Le suivi de ma 2e grossesse

Pour cette grossesse, j'ai cherché une alternative à l'accouchement médicalisé (pour les différentes solutions, voir mon article sur le sujet  ici). Il y a une "maison de naissance" à environs 30 minutes de chez moi, mais ils ont refusé ma candidature à cause du risque de récidive de la cholestase (voir le récit de mon premier accouchement ici). Il y a tellement de femmes qui demandent à accoucher là-bas (pour seulement 3 sages-femmes) qu'ils en refusent environ 1 sur 2 parmi celles qui ont des grossesses normales. Alors il n'était pas question d'accepter une maman qui a 3 chances sur 4 de refaire une cholestase et de devoir être déclenchée à la maternité (cela priverait une autre femme).

Autre solution, accoucher avec une sage-femme qui a une ouverture sur un plateau technique. Mais la plus proche était vraiment trop loin de chez moi (et le plateau technique en question aussi).
Dernière solution que j'ai envisagée : trouver une sage-femme qui vienne chez moi pour que je puisse accoucher à la maison. ça n'a pas été très facile d'en trouver une. J'ai passé beaucoup de temps au téléphone et la plupart de celles qui le faisaient me disaient qu'elles avaient arrêté ou bien elles trouvaient que j'habitais beaucoup trop loin de chez elles. Mais finalement, j'ai pu en avoir une au téléphone qui a accepté que nous nous rencontrions, et qui acceptait de suivre ma grossesse malgré le risque de récidive de la cholestase (et donc d'accouchement à la maternité).

Le suivi de cette grossesse est complètement différent du précédent. Pour ma première grossesse, j'étais suivie par mon gynécologue (que j'apprécie beaucoup). Les visites étaient rapides, tout était contrôlé, j'étais examinée systématiquement, il me prescrivait un ECBU chaque mois, j'ai dû faire le test d'hyperglycémie provoquée au 6e mois pour contrôler le risque de diabète,... la prise en charge médicale était parfaite. Au 7e mois, j'ai dû aller faire le prélèvement vaginal au laboratoire d'analyse pour contrôler la présence éventuelle de Streptocoque B. Au 8e et 9e mois, j'ai dû arrêter d'aller le voir pour être suivie par les sages-femmes de l'hôpital, j'ai fait ma préparation à l'accouchement collective avec une autre sage-femme libérale,... j'ai vu pas mal de monde.

Cette fois-ci, j'apprécie énormément le suivi global. Chaque fois que je vais voir MA sage-femme, la visite dure 1h30 parce qu'elle fait une consultation suivie d'une séance de préparation à l'accouchement individuelle qui correspond à mes besoins. Elle me demande ce que je veux faire, de quoi j'ai envie de parler, elle m'écoute et répond à toutes mes questions, et c'est surtout de ça dont j'ai besoin pour être en confiance face à l'accouchement qui s'approche. Elle connaît tout un tas de méthodes qui aident à se détendre pendant les contractions, et me présente un peu chacune d'entre elles pour que je trouve ce qui me convient. Elle n'a pas de recette unique et accepte volontiers de mettre de côté les choses avec lesquelles je ne suis pas à l'aise.
Elle ne m'examine pas systématiquement, mais seulement quand elle le trouve nécessaire ou quand moi je le demande, elle ne contrôle pas ma prise de poids et elle me fait confiance quand je lui annonce combien de kilos j'ai pris. Elle me prescrit uniquement les examens urinaires indispensables et elle m'a fait elle-même le prélèvement vaginal au 7e mois. Le test d'hyperglycémie provoquée me posait problème mais je ne pensais pas pouvoir y échapper. Quelle surprise, lorsque j'ai abordé le sujet d'apprendre que ce test n'était obligatoire que pour les femmes qui avaient une glycémie post-prandiale élevée. Elle a donc juste contrôlé ma glycémie à jeun et ma glycémie post-prandiale. Je continue à la voir jusqu'à l'accouchement, c'est ma seule interlocutrice, et s'il n'y a pas de complications, ce sera elle aussi qui sera là le jour J. Je trouve cela tellement sécurisant !

Mais pour le cas où un accouchement plus médicalisé serait nécessaire, je me suis quand même inscrite dans une maternité. J'ai choisi un hôpital de niveau 1 beaucoup plus petit que pour mon premier accouchement, qui semble assez ouvert aux accouchements plus physiologiques et surtout, qui ne déclenche pas au Cytotec® (voir le récit de mon premier accouchement ici).
J'ai fait un projet de naissance et j'ai pu en discuter longuement avec une sage-femme de la maternité. Il sera joint à mon dossier obstétrical. (Je présenterai mon projet de naissance dans un prochain article.)

Pour l'instant, la cholestase n'a pas récidivé alors qu'à ce stade, je l'avais déjà pour ma première grossesse. Nous sommes très reconnaissants et nous remercions le Seigneur pour chaque jour qui s'écoule et pour lequel je suis en bonne santé. Mais quoi qu'il arrive, si les choses ne devaient pas se passer comme je le souhaite, je veux apprendre à accepter ce que Dieu aura prévu pour moi et dire "Non pas ma volonté, mais la Tienne" (facile à dire quand on est en bonne santé).
Je suis aussi très reconnaissante d'avoir pu trouver cette sage-femme car même si l'accouchement a lieu à la maternité, je trouve ce suivi global très sécurisant et beaucoup plus facile que la première fois. Ma grossesse s'intègre dans ma vie de tous les jours comme quelque chose de normal, source de joie, et la vie suit son cours (j'en arrive parfois à oublier que je suis enceinte). Durant ma première grossesse, cela m'apparaissait plutôt comme un événement exceptionnel, comme une situation à risque, pour laquelle il fallait que je fasse très attention à tout.
Je ne regrette pas la façon dont j'ai vécu ma première grossesse. Un premier bébé, c'est tellement extra-ordinaire ! Mais j'apprécie la sérénité dans laquelle se déroule cette grossesse-ci et je savoure tout autant ces moments.
Plus qu'un petit mois et bébé est là. Je remercie le Seigneur pour la joie immense que cela procure de porter un enfant !

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