Ma vision de la fête de Noël partie 2

Dans mon article précédent (ici), j'ai beaucoup parlé d'un Noël passé. Je vais maintenant parler des valeurs que je voudrais transmettre à mes enfants dans les années à venir lors de fêtes de Noël.

Vouloir transmettre des valeurs nous a conduits à faire un certain nombre de choix concernant notre manière de fêter Noël.
Par exemple, nous avons décidé que le Père Noël n'aurait pas sa place chez nous. Je lis souvent, sur des sites ou des blogs chrétiens, que faire croire à nos enfants que le Père-Noël existe, c'est leur mentir, s'exposer à perdre leur confiance. Qu'il douteront aussi de l'existence de Dieu,... Personnellement, en tant qu'enfant qui ai cru au Père-Noël, je n'ai jamais ressenti les choses comme cela. Je n'en ai jamais voulu à mes parents, je ne les ai jamais considérés comme des menteurs et je ne crois pas que cela ait affecté ma confiance en eux. Au contraire, je crois que j'ai beaucoup apprécié le côté féerique, le rêve lié à ces histoires. Seulement, comme je l'ai dit dans mes articles concernant les fêtes (ici), je crois maintenant que lorsqu'on organise une fête, cela doit être en l'honneur de l'Éternel. Tout ce que nous faisons doit être pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10.31). Nous avons donc fait le choix d'évacuer le Père-Noël pour que Jésus reste au centre de la fête.

Nous avons aussi réfléchi au sujet des cadeaux de Noël. Lorsque j'étais enfant, nous ne savions jamais à l'avance ce que nous aurions comme cadeaux à Noël. Nous regardions les magazines de jouets, puis écrivions notre lettre au Père-Noël. Même lorsque nous n'y croyions plus, nous écrivions notre liste. Il fallait que ce soit une longue liste classée dans l'ordre de nos préférences. Nos parents choisissaient dans cette liste en fonction de ce qui leur semblait bon et de leur budget. Il y avait aussi des cadeaux hors-liste. Mais nous ne savions jamais précisément ce que nous allions avoir. Ma mère prenait soin de bien cacher les cadeaux et le secret restait entier jusqu'au moment de l'ouverture.

J'aime, dans ce principe, l'apprentissage de la patience. Je crois qu'un enfant qui sait à l'avance ce qu'il va avoir comme cadeau n'attend plus avec autant d'impatience le moment de l'ouverture. Parfois même, certains enfants jouent avec leurs cadeaux avant Noël. Cela me fait penser à la "parabole" des 2 enfants que nous trouvons dans le livre "Le voyage du Pélerin" de John Bunyan. L'un est toujours insatisfait, l'autre toujours satisfait. Le premier était tellement impatient qu'il voulait ses cadeaux de Noël tout de suite (plusieurs semaines avant Noël). Il les a ouverts, en a profité, s'en est lassé,... Noël est arrivé, il en voulait de nouveaux. Le 2e enfant a accepté d'attendre Noël. Le livre raconte la satisfaction bien plus grande de l'enfant qui a su attendre.
Nous pensons que si nous apprenons à nos enfants à aimer attendre, à aimer les surprises, cela les aidera dans beaucoup d'autres domaines de leur vie. Par exemple, un enfant à qui nous n'avons pas appris à attendre Noël, arrivera-t-il à "attendre le mariage" lorsqu'il s'engagera dans une relation amoureuse ? Ce n'est pas sûr. Ou alors cela lui demandera un effort énorme pour apprendre ce qu'il n'a pas appris étant enfant.

Il y a aussi trois choses que je voudrais évacuer de nos fêtes de Noël, concernant les cadeaux, et qui sont, je crois, dues à l'apparition du Père-Noël :
Premièrement, le chantage lié aux cadeaux. La légende du Père Noël dit qu'il apporte des cadeaux seulement aux enfants qui ont été bien sages. Je voudrais enseigner à mes enfants qu'un cadeau est quelque chose d'inconditionnel que l'on offre parce qu'on aime une personne. Le fait d'être sage ou non n'a rien à voir là-dedans. Ou alors, cela reviendrait à lui dire que s'il n'est pas sage, je l'aimerai moins. Les résultats scolaires non plus n'ont rien à voir avec les cadeaux. Je pense qu'il y a une grosse différence entre un cadeau et une récompense. Une récompense se mérite, un cadeau est inconditionnel. Je veux donc évacuer de mon langage toutes les phrases du type : "si tu es sages, tu auras de beaux cadeaux" ou " si tu travailles bien, tu auras encore plus de cadeaux",...
Deuxièmement, la présence du Père-Noël rend l'offrande des cadeaux anonyme. Ceux qui reçoivent ne peuvent pas remercier ceux qui offrent puisque c'est le Père-Noël qui a apporté les cadeaux. Comment enseigner la reconnaissance ?
Troisièmement, avec l'apparition du Père Noël, Noël devient la fête des enfants. Ils s'attendent à "recevoir" des cadeaux. Le vrai message de Noël, c'est que Jésus s'est donné lui-même. Il a renoncé à sa gloire par amour pour les hommes. Je voudrais donc apprendre à mes enfants non pas à attendre de recevoir, mais à souhaiter donner par amour. Il y a tellement de choses qu'un enfant peut offrir, même sans un sou. Pour cette raison, je crois que nous n'introduirons pas chez nous de magazines de jouets et qu'il n'y aura pas de liste de souhaits. Bien sûr, si nous communiquons avec nos enfants, nous pourrons savoir ce qu'ils souhaitent vraiment. Je crois que les magazines excitent la convoitise pour des choses qu'ils voient, auxquelles ils n'auraient pas forcément pensé, et qu'ils délaisseront bien vite. En revanche, j'espère que nous aurons l'occasion d'avoir des discussions autour de ce qu'ils souhaitent offrir.

J'aime beaucoup l'épisode de "la petite maison dans la prairie " qui s'intitule "Noël à Plum Creek". On y voit chaque membre de la famille chercher à faire plaisir aux autres. A aucun moment on ne les voit dire ce qu'ils souhaiteraient, mais ils se connaissent tellement bien qu'ils savent ce qui ferait plaisir aux autres. Marie et Laura, qui n'ont pas d'argent, veulent faire de beaux cadeaux à leurs parents. Laura va vendre son cheval pour acheter un fourneau à sa mère, et Marie, va aller travailler comme couturière après l'école pour acheter du tissu et coudre une chemise pour son père. Pour cela, elle s'y prend longtemps avant Noël. Il n'y a pas de Père-Noël, dans cette histoire, tout est basé sur les efforts de chacun pour faire plaisir aux autres. Cela nous brise le cœur de voir Laura renoncer à son cheval par amour pour sa mère.
J'aime cette manière d'envisager Noël. Je trouve que cela remplace avantageusement toute la féerie à laquelle je renonce en renonçant aux histoires liées au Père-Noël. Des enfants qui s'attendent seulement à recevoir vont éprouver du plaisir en fonction de ce qu'ils ont reçu. Ainsi, ils pourront être plus ou moins satisfaits, trouver que ce qu'ils avaient reçu à Noël dernier était mieux, ou que leur petite sœur a été plus gâtée qu'eux (d'ailleurs, le mot "gâté" est lourd de sens). Cela développe aussi un certain égoïsme. Tout est centré sur eux. Ils recherchent le plaisir plutôt qu'ils ne cherchent à faire plaisir. Apprendre à offrir, c'est tout le contraire.

Les enfants croient souvent que s'ils n'ont pas d'argent, ils ne peuvent rien offrir. Pour leur montrer que le but de l'échange de cadeaux est en fait un moyen de montrer aux autres qu'on les aimes, voici quelques solutions qui me plaisent beaucoup:
- la plus connue: le fameux dessin pour papi et mamie à condition qu'il soit vraiment appliqué et que l'enfant y mette tout son cœur. Tout autre travail manuel peut aussi être bienvenu à condition de réfléchir à ce qui fait vraiment plaisir à la personne.
- le classique des Noëls étudiants : le cadeau à moins d'1€. Ce n'est pas forcément applicable en famille, mais si l'on organise une fête avec des personnes de l'extérieur et que l'on veut faire un moment d'échange de cadeaux. On peut poser la règle: chacun vient avec une cadeau à moins de 1€. On mélange tous les cadeaux, et chacun en reçoit un. J'ai de très bons souvenirs de soirées de Noël du GBU où ce principe était mis en place. C'est incroyable les choses que l'on peut trouver pour moins d'1€ et c'est souvent très amusant !
- montrer que l'on aime par des mots : une carte pour dire à la personne qu'on l'aime, pour relever une qualité qu'on apprécie particulièrement chez elle,... un poème spécialement écrit pour elle. Un chant composé pour elle que l'on peut interpréter le soir de Noël,... Toutes ces marques d'amour sont aussi des cadeaux.
- offrir des services : C'est facilement faisable entre membres d'une même famille qui vivent sous le même toit (frères/soeurs, parents/enfants,...). Par exemple, un enfant peut offrir à son frère un carton sur lequel il peut inscrire  : "bon pour 1 vidage de lave-vaisselle à ta place" ou "je ferai ton lit chaque matin pendant la semaine du 1er au 7 Janvier"ou encore "je te prêterai mon vélo autant que tu voudras pendant tout le mois de Janvier",... Entre conjoints : "je garderai les enfants un après-midi par mois pendant l'année à venir pour que tu puisses prévoir de sortir avec tes amies", ou "je tondrai la pelouse à ta place pendant 3 mois",... Entre parents et enfants : " bon pour 1 semaine d'exemption de corvées, nous les ferons à ta place" ou " choix du menu tous les mercredi midi du mois de Février", ou encore "choix du jeu de société que nous ferons en famille lors des 2 prochaines soirées jeux que nous organiserons",..., des grands-parents vers les parents: "bon pour une soirée de votre choix où nous viendrons garder les enfants chez vous pour que vous puissiez sortir en amoureux",... avec de l'imagination, on peut trouver d'innombrables idées de services qui feront plaisir.

Je souhaiterais aussi que mes enfants comprennent que Noël est en quelque sorte l'anniversaire du Seigneur Jésus. Les mages lui ont fait des cadeaux. Nous nous faisons des cadeaux les uns aux autres. Que pouvons-nous lui offrir à lui puisque c'est son anniversaire ? C'est une occasion rêvée de montrer à nos enfants que nous n'avons pas grand-chose à lui offrir, mais que nous pouvons lui offrir notre vie. Il mérite bien cela, Lui qui nous a offert la sienne !

C'est quelques pensées me donnent hâte de fêter Noël! Je suis sûre que chaque Noël peut être différent et être l'occasion de nouveaux enseignements pour nos enfants, tout en leur laissant des souvenirs inoubliables.

Pour conclure, je voudrais seulement partager une idée qui m'a été racontée par une amie et que je trouve vraiment intéressante : lorsqu'elle était enfant, ses parents avaient fait le choix et passer le 25 en famille et de consacrer le Réveillon du 24 à inviter des personnes seules. Les enfants participaient en préparant des chants ou des spectacles pour divertir les invités. Je trouve cette idée tellement en accord avec les réflexions développées plus haut. Quelle meilleure manière de communiquer la joie que nous procure Noël qu'en la partageant avec des personnes qui auraient passé Noël toutes seules ! Quelle fabuleuse manière d'apprendre à nos enfants à donner, faire plaisir, aimer leur prochain,... (L'exemple des parents est le meilleur enseignement !) Et quelle manière formidable d'annoncer l'évangile, si ces personnes ne connaissent pas Dieu !

Enfin, pour celles qui cherchent des idées d'activités et de réflexions à mener avec leurs enfants, vous trouverez plein de choses très intéressantes sur le blog de heureusemaman, dans la rubrique "fêter". Je mets un lien vers un calendrier de l'avent que je trouve vraiment génial (ici), mais il y a plein d'autres idées intéressantes, ça vaut le coup d'aller voir !


Commentaires

  1. Votre article m'a énormément touché. J'ai pris un vif plaisir à le lire. Je m'y retrouve complètement dans l'esprit et la forme, même si nos manières de vivre cette fête sont différentes. L'important il me semble est d'insuffler de la joie, du bonheur, de l'Amour et beaucoup de religieux! Merci pour ce bon moment de lecture.

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    1. Bonjour Matydittout,
      Merci beaucoup pour votre gentil commentaire ! N'hésitez pas, si vous en avez envie, à me raconter (par exemple par e-mail) comment vous fêtez Noël (Me contacter dans la colonne à gauche de l'article). Je suis toujours à la recherche d'idées pour faire de cette fête un moment exceptionnel.
      Merci encore !

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