Liberté chrétienne : ma vision de la fête de Noël partie 1

Pour rester dans le thème des fêtes, j'aimerais parler particulièrement de Noël parce que c'est la fête la plus mise en valeur dans notre pays, celle pour laquelle on dépense le plus, et celle qui fait aussi le plus polémique parmi les chrétiens.

J'aime particulièrement préparer Noël. Je crois que la préparation m'apporte autant de joie que la fête elle-même. Peut-être parce que cette fête est associée à de bons souvenirs d'enfance ? Je souhaite que mes enfants gardent de nos fêtes de Noël d'aussi bons souvenirs que ceux que j'ai de mon enfance.
Lorsque j'étais enfant, nous fêtions chaque année Noël en famille. Nous recevions les grands-parents, les oncles, tantes, cousins, cousines, ou bien nous allions chez eux. Nous étions très nombreux, donc on se serrait. Toutes les cousines dans la même chambre, tous les cousins ensemble,... Nous dormions peu, riions beaucoup, les cousins venaient embêter les cousines pendant la nuit, les adultes râlaient un peu (mais pas trop), bref, ces semaines de vacances de Noël sont inoubliables.
Ma mère aime beaucoup Noël. Elle fait toujours le maximum pour décorer et faire plaisir. Elle fait un immense sapin de Noël, une crèche, et beaucoup d'autres choses. Nous faisons partie des enfants qui ont cru au Père-Noël. Un de mes oncle avait même un déguisement de Père-Noël.
Au cours de la soirée du Réveillon, nous lisions l'histoire de Noël dans l'Evangile de Matthieu ou dans celui de Luc ou les 2 (ça dépendait des années). Nous chantions à peu près tous les cantiques de Noël de notre recueil (Sur les ailes de la Foi). Les dames concoctaient un repas de Noël (l'occasion pour moi de goûter les huîtres et autres choses que nous ne mangions jamais en temps normal), et plus âgées, nous participions aussi (les jeunes filles) en faisant des verrines, des toast, des gâteaux,... et la fameuse bûche. L'ouverture des cadeaux se faisait le soir même, ou le lendemain matin, selon les années. Nous passions la journée du 25 à profiter de nos cadeaux et à midi, nous mangions les restes du repas de la veille (ainsi, c'était aussi un jour de repos pour les cuisinières).

Lorsque je me suis mariée, il n'était plus possible de passer tous les Noël avec ma famille. J'envisageais difficilement un Noël loin d'eux. Le premier Noël que j'ai passé sans ma famille était Noël 2012. J'étais enceinte de presque 8 mois, et nous avons préféré ne pas faire le voyage (700km). Habituellement, j'attends Noël avec impatience dès le mois de Septembre. Ma mère nous transmet tellement son enthousiasme dans sa manière de préparer Noël. On rêve ensemble de tout ce qu'on pourrait préparer de spécial, sa joie est communicative !
Cette année-là, l'idée de fêter Noël me procurait beaucoup moins de joie. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que puisque je venais de me lancer dans la création d'un nouveau foyer, c'était mon tour de reprendre le flambeau et de communiquer autour de moi cette joie de Noël. Après tout, le vrai sujet de joie à Noël, c'est la naissance du Sauveur dans le monde. Et cela est vrai quelles que soient les personnes avec lesquelles nous fêtons Noël. J'ai donc décidé de me réjouir et de tout faire pour transmettre aussi cette joie autour de moi.

On dit souvent que la mère est l'âme du foyer. Je commence à réaliser à quel point c'est vrai. Non seulement c'est elle qui par ses goûts et son travail va embellir l'intérieur pour qu'il soit chaleureux et accueillant, mais l'ambiance même du foyer dépend beaucoup de l'attitude de la mère. Je suis parfois surprise de constater à quel point je peux mettre de la tension dans la maison quand je suis stressée, ou bien rendre tout le monde grognon quand je suis de mauvaise humeur. Si cela est vrai, l'inverse l'est aussi. Je crois qu'une maman a un pouvoir spécial pour communiquer son enthousiasme aux membres de la famille. Et Noël est un moment idéal pour en user (et en abuser !). J'ai donc commencé à réfléchir à mon plan de bataille...

J'ai d'abord décidé d'inviter ma belle-famille pour le Réveillon du 24 car ce que j'aime particulièrement, ce sont les préparatifs. Être invitée, c'est bien, mais il y a beaucoup moins de choses à faire, et j'avais besoin de m'impliquer pleinement dans la préparation.

Plusieurs défis se sont présentés, mais c'était tant mieux car j'aime bien les défis, c'était encore plus motivant.
Le 1er défi : le budget que je voulais y consacrer était très très limité. Il y avait les cadeaux de Noël pour tout le monde, le repas et la décoration. La décoration était importante pour moi car je trouve que c'est un signe visible de la joie intérieure. Heureusement, nous habitions un F2 donc l'espace à décorer serait petit.
Mon budget décoration était très serré et comme c'était mon premier Noël chez moi, je n'avais pas grand-chose, au niveau matériel. Il faudrait donc que je fasse à peu près tout moi-même à partir de matériaux de récupération.
Le 2e défi concernant la décoration : je n'ai vraiment rien d'une artiste. Je suis archi-nulle en dessin et en tout ce qui s'y rapporte et je manque souvent d'idées en ce qui concerne les travaux manuels. Mais la préparation de mon mariage, un an et demi auparavant m'avait montré que la motivation peut faire des miracles.
Le 3e défi concernait le sapin de Noël. Il y en avait toujours eu un chez mes parents, et j'imaginais mal un Noël sans sapin. Mon mari n'y était pas très favorable. Dans sa famille, il n'y en avait jamais eu. Certains chrétiens ne mettent pas de sapin parce qu'avant la christianisation de l'Europe, la fin du mois de Décembre donnait lieu à la fête du solstice d'hiver au cours de laquelle le sapin était un objet d'idolâtrie. C'est un arbre qui ne perd pas ses épines en hiver et il représentait la vie. C'est du mélange avec cette tradition païenne que proviendrait la tradition du sapin de Noël (les mêmes arguments pourraient être utilisés concernant la date de Noël). Dans la décoration d'une pièce, la présence d'un sapin attire les regards (surtout s'il est grand). On dépose les cadeaux à ses pieds. Et parfois, comme c'était mon cas, on a du mal à imaginer un Noël sans sapin. Ce n'est peut-être pas de l'idolâtrie, mais je conçois que ça puisse nous détourner en partie de la véritable signification de Noël.

Alors, mettrai-je ou non un sapin chez moi ? J'ai trouvé la réponse à ma question dans 1 Corinthiens 8.
" 1 Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance. - La connaissance enfle, mais la charité édifie. 2 Si quelqu'un croit savoir quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaître. 3 Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui. -
   4 Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu'il n'y a point d'idole dans le monde, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu. 5 Car, s'il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, 6 néanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. 
   7 Mais cette connaissance n'est pas chez tous. Quelques-uns, d'après la manière dont ils envisagent encore l'idole, mangent de ces viandes comme étant sacrifiées aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. 8 Ce n'est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus; si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins. 9 Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles. 10 Car, si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles? 11 Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort! 12 En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. 13 C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère. "

Ce texte me fait beaucoup penser à celui de Romains 14 dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises dans mes articles précédents. En voici à nouveau quelques versets:
" 13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d'achoppement ou une occasion de chute. 14 Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure. 15 Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l'amour: ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. 16 Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. "

La question des idoles préoccupait les Corinthiens. Paul leur explique qu'une idole n'est rien de réel puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu. Ainsi, manger une viande sacrifiée à une idole n'est pas un péché si l'on n'adore pas l'idole dans son cœur. La viande n'est qu'un objet matériel, et comme dit Paul dans ces versets de Romains 14 : "rien n'est impur en soi, et une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure".
Pour cette raison, et même si le sapin a pu, par le passé, être un objet d'idolâtrie, je pense qu'il n'a rien d'impur en lui-même et j'apprécie cette décoration.
Mais Paul ne s'arrête pas là. Il montre, dans ces 2 passages que l'amour que nous devons avoir pour les autres doit primer sur notre liberté. C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère. " (1 Corinthiens 8.13)
Si donc je fête Noël avec des personnes qui pensent que le sapin n'est pas une décoration pour la gloire de Dieu, est-ce que je ne risque pas d'amoindrir leur joie en en mettant un chez moi ? Ces personnes risquent de se sentir mal à l'aise chez moi et ce n'est pas du tout mon but. Je veux communiquer ma joie. Je renonce donc volontiers à cette liberté pour l'amour de ma belle-famille.

Après avoir pris cette décision, j'ai réalisé que l'idée de préparer ma décoration de Noël était encore plus excitante. Puisque je dis que le sapin n'est pas pour moi un objet d'idolâtrie, je vais me prouver que je suis capable de m'en passer, et de faire une décoration tout aussi jolie sans sapin (voire même mieux !).
Certaines personnes pensent que ce n'est pas la peine de se mettre en quatre pour préparer Noël, qu'il vaut mieux faire quelque chose de sobre car le monde a fait ce cette fête un événement commercial où l'on nous pousse à une consommation excessive. Ce n'est pas faux, mais je pense qu'on peut préparer une belle fête avec très peu de moyens. Si le monde a détourné le sens de Noël, devons-nous pour autant y renoncer ? En tant que chrétiens qui connaissons la signification réelle de cet événement, n'avons-nous pas davantage de raisons de le célébrer ? Je ne suis pas forcément pour les décorations extérieures archi-voyantes qui consomment beaucoup d'électricité et qui transforment le jardin en Las Vegas miniature, mais je pense que faire savoir à nos voisins et tous ceux qui nous entourent que pour nous, c'est un grand événement qui se prépare peut être un très bon témoignage et nous donner l'occasion de parler de Jésus autour de nous. Et cela est valable pour nos enfants aussi.

Cette année-là, ma grossesse a nécessité que je m'arrête de travailler dès les vacances de la Toussaint (au lieu des Vacances de Noël). J'ai donc eu 2 mois devant moi pour réaliser ce que j'avais en tête, en prévoyant que les années suivantes, avec un enfant (et plus tard plusieurs), j'aurais certainement moins de temps à y consacrer.
Finalement, ce Noël que je redoutais loin de ma famille a été une belle expérience qui m'encourage à recommencer. Ce Noël à venir (2014) sera mon 2e Noël loin de ma famille. Cette année, nous habitons dans une maison, ce qui fera beaucoup plus d'espace à décorer. Nous avons aussi de nouveaux voisins,... De quoi développer plein de nouvelles idées pour que ce soit à nouveau l'occasion de proclamer la joie que me procure cette fête !

Remarque : Même si notre société accorde une place beaucoup moins importante à la fête de Pâque, pour nous chrétiens, c'est un événement aussi joyeux que Noël ! Ces réflexions sont donc tout aussi valables pour montrer notre joie autour de nous.

Pour terminer, vous trouverez en cliquant ici  un autre article très intéressant écrit par une autre maman (heureusemaman) sur le même thème.



Commentaires

  1. Tes souvenirs d'enfance et de ta maman, m'ont émue!

    J'aime aussi beaucoup Noël, nous passons 2-3 jours en famille à cette occasion. Et nous mettons l'accent sur le cadeau que nous a fait Dieu: Jésus.

    Par contre, nous faisons un sapin et mes enfants croient au Père-Noël (je leur ai expliqué que Jésus avait reçu des cadeaux à sa naissance par les rois mages et que c'est en souvenir de cela que l'on offrait des cadeaux aux enfants à Noël). Mais ce que tu as écrit à ce sujet dans la partie 2, me donne à réfléchir...

    Sois bénie!
    Lilah

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  2. Je te suis totalement. Sapin ou pas, je me réjouis toujours beaucoup de Noël. J'ai la chance de pouvoir décorer une vitrine qu'on a devant l'église et j'essaie toujours d'y mettre de la joie -- sans les clichés qui pourraient faire penser que ce n'est qu'une coutume (donc sans sapin, sans crèche même... pas parce que je suis contre mais plutôt pour éviter les mauvaises interprétations).

    Et ce Noël 2020 qui se prépare... va certainement lui aussi nous obliger à nous réjouir encore autrement, malgré les circonstances !

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