Accepter sa vocation

    J'avais parlé dans un précédent article (ici) de la joie qui résultait du renoncement à soi. Dans le même ordre d'idée, voici ce que dit Claudia Mühlan, (une maman de 13 enfants -que j'ai déjà citée précédemment- qui, dès sa première année de mariage, s'est retrouvée avec 6 enfants à élever), dans son livre Reste Calme Maman, au sujet de l'acceptation qui est nécessaire pour être heureuse en tant qu'épouse et mère :

    « J'avais 21 ans lorsque notre famille prit si rapidement et d'une manière un peu mouvementée une telle dimension. Auparavant, j'avais été habituée à une vie de grande liberté et de perpétuels changements aux côtés d'Eberhard. Tout en sachant que cette lourde charge de famille m'avait été donnée par Dieu, et bien que croyant avoir accepté de bon gré ma vocation de mère, j'en arrivai à nourrir une certaine jalousie à l'égard de mon mari.
    Je me demande si tu sais ce qu'on peut éprouver à ces moments-là! Pour la troisième soirée consécutive, tu es seule, alors que ton mari est à la réunion d'étude biblique, ou participe à une rencontre de quelque comité, ou est parti faire de la cure d'âme. Il ne rentrera que vers minuit. Des pensées maussades t'assaillent : "Me voilà une fois de plus seule avec les enfants ! Mon mari ? Il a la belle vie, lui ! Rien ne l'empêche de sortir et de voir du monde, et souvent du beau monde !"
    Je fus épouvantée en constatant que, loin de chasser ces pensées de mon esprit, je les nourrissais et m'y cramponnais ! Je ne voulais pas entretenir de tels sentiments, car j'aimais Eberhard de tout mon coeur, et les enfants également.
    Je déposais ma détresse aux pieds du Seigneur, mais ne ressentis aucun soulagement immédiat. Le Saint-Esprit me révéla clairement la vérité : "Claudia, tes pensées sont coupables, car elles sont péché. Prends garde ! ?e laisse aucune racine d'amertume pénétrer dans ton coeur."
J'en fus toute retournée, m'agenouillai et confessai mon péché : "Seigneur, pardonne mon attitude erronée, ma jalousie et ma rancoeur. Je voudrais accepter avec joie ma vocation de femme. Viens à mon aide !"
    Alors seulement, je fis l'expérience de la consolation divine. Une paix profonde m'envahit et j'éprouvai une joie indicible à la pensée de ma vocation. C'est comme si Dieu me disait : "Claudia, tu n'as pas besoin de comparer ton rôle à celui des hommes, pas même à celui de ton mari. J'ai prévu des tâches spéciales pour toi; tu es la seule à pouvoir t'en acquitter. Aucun homme ne pourra les remplir à ta place."
Cette pensée m'a encouragée d'une manière extraordinaire, car comme beaucoup d'autres, j'avais des difficultés à accepter mon identité de femme. En un instant, je me dis combien cela devait être beau, épanouissant et libérateur, d'assumer sa vocation de mère et d'accepter avec joie son rôle de femme. Un nouvel horizon s'ouvrait devant moi, avec d'innombrables leçons à apprendre ; je me réjouis alors de toutes les nouvelles choses que Dieu allait me révéler.
    Quand Eberhard rentra ce soir-là, je ne lui dis rien de mon expérience. A vrai dire, cela m'était pénible. Avec l'aide du Seigneur, je pris la résolution de renoncer à mes "droits" et de me mettre au service de mon mari et de mes enfants, sans tenir compte de leur réaction. Je voulais accomplir ma part pour que Dieu puisse faire la sienne en moi et dans les membres de ma famille.
    Comme nous étions une famille nombreuse, Eberhard mettait souvent la main à la pâte. Il faisait les courses, remettait la cuisine en ordre, langeait les petits et les mettait au lit. Avec le temps, j'avais fini par considérer cette aide comme allant de soi, et non plus comme un élan d'amour. Pire encore : j'avais commencé à donner des ordres à mon mari et trouvais à redire à tout. Cela devait cesser.
    Les semaines s'écoulèrent. J'étais la première surprise du changement qui s'opérait en moi. Le travail domestique me pesait moins et les enfants ne m'énervaient plus autant qu'autrefois. Mais surtout, je me montrais plus aimable et plus patiente. Vis-à-vis d'Eberhard, j'éprouvais une grande joie à lui procurer du plaisir sans rien attendre en retour.
    Pour moi, l'acceptation de ma vocation spécifique avait amené un tournant dans ma vie. Forte de mon expérience, je suis persuadée que seul l'être qui accepte de bon coeur sa vocation, c'est à dire la situation dans laquelle Dieu l'a placé, peut mener une vie épanouie. J'ai moi-même pu découvrir combien une telle acceptation est libératrice.
    Qu'en est-il de toi ? Peux-tu dire un "oui" sans réserve à ton sort actuel ? Ne maugrées-tu pas contre l'accroissement de ta famille ? Acceptes-tu ta grossesse présente, bien que non désirée ? Ou au contraire, malgré ton désir d'enfanter, acceptes-tu la stérilité de ton couple ? Peux-tu en toute franchise dire oui à ton conjoint, ou nourris-tu des pensées telles que : "Ah! S'il était comme un tel ! Un peu plus énergique et moins passif... Ou un peu plus modéré..." ?
    Quel que soit ton sort, il est très important que tu commences par l'accepter et que tu chasses les pensées d'insatisfaction. J'ai pris comme devise une parole de l'apôtre Paul : "J'ai appris à me contenter de l'état où je me trouve", ce qui lui permit d'ajouter : "Car je puis tout par celui qui me fortifie" (Philippiens 4:11.13).
Il est peut-être nécessaire que comme moi tu te repentes de ton attitude de révolte et que tu acceptes le pardon, la guérison et le secours de Dieu pour apprendre à t'acquitter joyeusement de tes devoirs de femme. Si tu ne fais pas cette expérience , je crains que des sentiments d'insatisfaction, d'infériorité, d'amertume et même de jalousie ne viennent causer des dégâts dans ton cœur. Combien de jeunes femmes vivent avec ces sentiments !
    Je le répète : seul l'être qui accepte sa condition de bon gré pourra en définitive mener une vie épanouie. Tel est mon vœu pour toi.  »


Commentaires

  1. Bonjour, je viens de découvrir ce blog et je ne peux pas m'empêcher de laisser un commentaire. Ce témoignage me rappelle beaucoup ce que j'ai vécu et je souhaitais aussi témoigner ici que Dieu change vraiment toute chose. Lorsqu'on se retrouvait entre frères et soeurs en Christ, c'était toujours moi qui devaient garder les enfants (en bas âge) et il m'arrivait de me plaindre : moi aussi, j'ai envie de discuter avec mes amis, d'entendre les partages, prier avec les autres sans avoir à vérifier que bébé n'est pas en train d'escalader le canapé... C'était dur, car je me sentais seule alors que tout le monde passait un bon moment. Mais le Seigneur m'a repris et m'a corrigée. Il m'a fait comprendre ce que voulait dire "donner sa vie" et ce que ça impliquait aussi. Dès que j'ai choisi de déposer ce fardeau à ces pieds, je me suis sentie légère et en paix. Il m'arrive encore parfois de ressentir de la fatigue ou de l'amertume lorsque je suis seule à m'occuper de mon foyer, mais dans ces moments là, je puise ma force dans le Seigneur.

    Merci pour ce témoignage et ce blog. Sois bénie ainsi que tous tes lecteurs !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Ella,
      Merci beaucoup pour de partager cela. Pour moi aussi, renoncer à mes désirs pour m'occuper de ma famille est un combat au quotidien. Mais "donner sa vie" pour les autres a plus de valeur pour lui que toutes les grandes actions que nous pourrions souhaiter réaliser pour lui. La fidélité au quotidien, c'est ce qu'Il attend de nous. Les actes de renoncement qui nous coûtent et que personne ne voit ont du prix à Ses yeux. Bon courage à toi dans ce rôle qu'Il te confie !

      P.S.: je viens de découvrir ton site "https://grainedemoutarde.wordpress.com/" qui est très intéressant. Me permets-tu de l'ajouter dans ma colonne de droite ?

      Supprimer

Enregistrer un commentaire