Liberté chrétienne : une réflexion au sujet des fêtes partie 2

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J'aimerais maintenant réfléchir à la question : "Comment fêter ?" De la réponse que nous donnons à cette question, dépend l'ambiance de notre famille lors d'événements particuliers, mais aussi certains souvenirs que nous laisserons à nos enfants (Qui n'a aucun souvenir des Noëls passés en famille étant enfant ?) Pour nos enfants, je trouve qu'il vaut le coup de bien réfléchir à ces moments.
Je ne prétends pas apporter une réponse unique à cette question, d'autant plus que chaque événement peut se fêter de manière différente. Gardons tout de même à l'esprit, comme le dit Paul dans Galates 5.19 à 21, que les excès sont à proscrire (excès de table, ivrognerie,...) et que nous devons tout faire pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10.31)
En dehors de cela, la Bible nous donne peu d'indications et nous laisse donc une grande liberté.


Voyons comment les Juifs célébraient les fêtes de l'ancien testament:
- Le jour de la fête de Purim, était un jour de joie, de festin et de fête, l'on s'envoyait des portions les uns aux autres (probablement de la nourriture ?), et l'on faisait des dons aux indigents (Esther 9.19 à 22).
- Lors de la fête des semaines, Dieu leur demandait de lui faire des offrandes volontaires selon les bénédictions qu'ils avaient reçues (Deutéronome 16.10).
- La fête des tabernacles durait 7 jours. Tout le monde devait se réjouir, y compris les serviteurs et les étrangers, et Dieu leur demandait de se livrer entièrement à la joie. (Deutéronome 16.13 à 15) Une fois tous les 7 ans, la loi devait être lue aux oreilles de tout le peuple lors de cette fête (Deutéronome 31.10). Le premier et le 8e jour devaient être des jours de repos. (Lévitique 23.39). On apprend aussi dans le livre de Néhémie, que lors de cette fête, il fallait aller chercher des rameaux pour se fabriquer des tentes dans lesquelles on vivait pendant le temps de la fête (Néhémie 8.15)
- La fête des pains sans levain durait aussi 7 jours. Comme son nom l'indique, il ne fallait pas manger de pain levé. Il fallait, avant le début de la fête, faire disparaître toute trace de levain de la maison. La première nuit, on mangeait aussi la viande de l'agneau qui avait été immolé et avec le sang duquel on avait couvert le linteau et les poteaux de la porte d'entrée de la maison. On mangeait cette viande avec des herbes amères. Il ne devait pas rester de viande au matin (si on ne pouvait pas tout manger, il fallait la brûler). Le mode de cuisson était important aussi : il fallait que l'agneau soit rôti. Le premier et le 7e jour, il ne fallait pas travailler.(Exode 12).
- Lors de ces 3 précédentes fêtes, tous les hommes devaient se présenter devant l'Eternel et faire des offrandes (Deutéronome 16.16). Il y avait aussi des sacrifices bien précis à offrir à Dieu à l'occasion de chacune de ces fêtes. Il est bien précisé qu'elles étaient en l'honneur de l'Eternel.
- On apprend aussi que lorsqu'ils se réjouissaient, les Juifs poussaient des cris de joie, célébraient et louaient l'Eternel, rendaient des actions de grâce (Esdras 3.11, Psaumes 42.4), jouaient de divers instruments (harpes, luths, tambourins, sistres, cymbales, trompettes, 2 Samuel 6.5 ; 1 Chroniques 13.8). Les femmes dansaient et jouaient du tambourin et du triangle (1 Samuel 18.6). Esaïe 52.1 nous laisse penser qu'ils revêtaient peut-être des vêtements spéciaux ou qu'ils décoraient la ville.


Toutes ces indications nous peuvent nous donner des idées.
Pour chaque occasion, on peut se poser les questions suivantes:
- Pour quelle bénédiction de Dieu nous réjouissons-nous ?
- Comment mettre cela en valeur dans notre fête ?
- Comment faire comprendre à tous les participants que cette fête est en l'honneur de l'Eternel (notamment nos enfants) ?
- Avec qui allons-nous fêter cet événement ?
- Faut-il faire savoir autour de nous que nous nous réjouissons (décorations visibles par le voisinage, dans le cas d'une fête de famille, distributions d'invitations dans le cas d'un événement public,...) ?

Matériel:
- Quel budget consacrer à cet événement ?
- Un repas spécial est-il nécessaire ? Si oui, quel budget y consacrer ?
- Des vêtements spéciaux sont-ils nécessaires?
- Faudra-t-il mettre de la musique ?
- Des cadeaux (quels qu'en soient leur forme) sont-ils nécessaires ? Pour ceux qui sont dans la maison ? Pour d'autres ? (cf: les dons aux indigents lors de la fête de Purim). Même question concernant le budget.
- Une décoration est-elle nécessaire ? Si oui, quel budget y consacrer et est-il possible de faire des économies sur ce poste-là (récupération, réutilisation d'anciennes déco,...) ?
- Quelles seront les activités ? (cf : la lecture de la loi, les chants, les cris de joie, les danses,... on pourrait ajouter les jeux, les spectacles,...)

Organisation:
- Comment chacun pourra-t-il participer à la préparation de cette fête ?
- Combien de temps faudra-t-il consacrer à la préparation de la fête ? Combien de temps à l'avance faudra-t-il s'y prendre ?

Une petite remarque pour terminer : Concernant les cris de joie et les danses, cela fait rarement partie de nos fêtes. Dans les milieux conservateurs ces choses-là ne sont pas pratiquées et mêmes considérées comme mondaines. La danse particulièrement est considérée comme une activité qui exalte le corps et le met en valeur. On peut difficilement imaginer louer Dieu avec notre corps. Je crois que cette vision vient de l'image que le monde nous renvoie de la danse. La danse aujourd'hui utilise le corps de façon sensuelle et les postures adoptées ont même pour but, bien souvent, d'en faire un objet de désir sexuel. Cela ne peut évidemment pas glorifier Dieu. Mais il existe d'autres formes de danses très éloignées de cela. J'ai assisté un jour à une fête dans une communauté chrétienne au cours de laquelle ils ont dansé d'une façon qui me faisait penser aux danses traditionnelles d'autrefois (rondes,...). Cela a changé ma vision de la danse et je crois maintenant qu'il existe des façons tout à fait saines de danser et que l'on peut glorifier Dieu de cette façon (d'ailleurs, les quelques passages que nous avons vus de l'ancien testament montrent que les danses pratiquées par les juifs à cette époque-là étaient pour la gloire de Dieu). La liberté que la Bible nous laisse à ce sujet nous permet aussi de ne pas nous réjouir de cette façon si cela ne correspond pas à notre culture. Notre culture occidentale est beaucoup moins expressive et expansive que la culture Juive de l'époque de la Bible. Moi-même, je me verrais mal danser pour la gloire de Dieu. J'aurais l'impression d'être grotesque plus qu'autre chose (il faut dire que la grâce n'est pas ma principale qualité. Je suis plutôt du genre "coincée"). Mais je conçois tout à fait que certaines personnes soient naturellement capables de louer Dieu de cette façon, et que cela plaise à Dieu.

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