mon cheminement vers le maternage proximal

Les mamans qui pratiquent le maternage proximal (ou certains aspects, voir mon article précédent sur le sujet ici) sont assez rares en France malgré un certain engouement pour ces pratiques. Elles sont souvent regardées comme des mamans marginales qui se font remarquer en ne faisant pas comme tout le monde, ou qui essayent de prouver qu'elles sont de meilleures mamans que les autres. C'est un peu ce sentiment que j'ai quand je discute avec d'autres parents. Pourtant, ce n'est pas l'idée que je voudrais faire passer. Je ne suis absolument pas une marginale, et l'idée de ne pas être une maman suffisamment bonne me préoccupe beaucoup. C'est ce qui me pousse à chercher un maximum d'informations sur toutes les manières de materner.
Voici donc comment j'en suis arrivée à m'intéresser au maternage proximal:



Tout d'abord, c'est le côté naturel de ce mode de maternage qui m'a poussé à m'y intéresser. J'ai toujours été très "nature", dans tous mes choix. Je pars du principe que la création de Dieu est quelque chose de parfait (qui, c'est vrai, a été abîmée par le péché) et que tout ce que l'homme fait ne pourra jamais égaler l'oeuvre de Dieu.
Par exemple, on a cru un temps, que l'on pourrait faire un lait maternisé qui serait meilleur pour le bébé que le lait maternel. On sait maintenant qu'on ne pourra jamais égaler la qualité du lait maternel.
Le corps de la femme, de même, a été créé par Dieu de façon magnifique. Il est capable de se transformer pour devenir un nid douillet, de nourrir et de protéger un enfant pendant 9 mois, puis de lui donner la vie. Ensuite, il est adapté pour le nourrir aussi longtemps que nécessaire avec un lait qui contient exactement ce dont l'enfant a besoin. N'est-ce pas merveilleux?
Tout cela me fait penser qu'agir de façon naturelle est toujours ce qu'il y a de mieux pour notre enfant, mais aussi pour nous, notre famille et la planète que Dieu a créée (sans renoncer à la médicalisation, lorsqu'elle est nécessaire).
C'est ainsi que j'ai cherché à accoucher le plus naturellement possible, et qu'ensuite, il m'a semblé naturel de chercher à m'occuper de mon bébé le plus naturellement possible.

Mais le maternage proximal, ce n'est pas seulement une manière naturelle de prodiguer des soins.
C'est aussi une manière de vivre, et c'est forcément très lié à la façon dont nous envisageons l'éducation.

En ce qui concerne l'éducation, j'avais une conception plutôt rigide. La fermeté était pour moi un maître mot de l'éducation et la pire chose que l'on pouvait faire en tant que parents, c'était céder à des caprices. Je n'ai pas changé d'avis, mais l'arrivée de mon bébé m'a permis de nuancer cette conception. Dans ma pratique de l'enseignement, bien que j'aie appris peu à peu à être plus douce, cette rigidité imprégnait ma manière de faire. Mais l'arrivée de mon bébé a tout bousculé.

Déjà, l'apparition de l'instinct maternel a changé pas mal de choses. J'ai découvert que lorsque mon bébé exprimait des besoins, j'avais une très forte envie d'y répondre. Je ne le faisait pas par devoir, j'en avais réellement envie. Même la nuit.
J'avais souvent entendu dire que lorsqu'un bébé a mangé et qu'il est propre, il n'a plus besoin de rien et doit apprendre à laisser ses parents tranquilles. On a fait tout ce qu'on pouvait faire pour lui. S'il pleure toujours, il faut le laisser pleurer, il a peut-être simplement besoin de se défouler un peu. Il se fait les poumons,... et puis de toute façon, il faut qu'il apprenne que maman ne peut pas s'occuper de lui tout le temps.

J'étais très dérangée par cette idée parce que je devais lutter contre moi-même pour ne pas répondre aux besoins de mon enfant quand j'en avais la possibilité.
Mais je n'étais pas du tout au clair sur cette question. Faut-il lui répondre, ou non? Vais-je en faire un enfant capricieux? Suis-je une maman faible en ne parvenant pas à le laisser pleurer? Est-ce que cela veut dire que plus tard, je céderai à tous ses caprices?

Je crois que cette question de la réponse à donner aux besoins de l'enfant est en fait au coeur de la conception du maternage proximal. Tout cela a tourné dans ma tête pendant des mois.
Au fil des mois, j'ai pu constater que lorsque mon bébé pleure sans raison apparente, il y a TOUJOURS une raison. Bien souvent, on ne la découvre que plus tard, ou bien le lendemain. En tout cas, j'ai pu constater à chaque fois que ce n'était pas un caprice.
Mais ce qui m'a vraiment ouvert les yeux, c'est la lecture du livre de Claudia Mülhan "Reste calme maman". J'ai enfin compris qu'on ne se comporte pas avec un nourrisson de la même façon qu'avec un enfant plus grand et qu'un bébé, les 6 premiers mois au moins, ne fait pas de caprices. Il exprime des besoins réels. Maintenant que les premiers caprices apparaissent, je sais faire la différence entre besoin et caprice et j'ai la preuve que ça n'a rien à voir. Je peux répondre aux besoins et résister aux caprices. Cette lecture et l'évolution de mon enfant m'ont beaucoup rassurée.

J'ai maintenant la conviction que c'est une très bonne chose de répondre à tous les besoins qu'un nourrisson exprime et qu'un besoin d'affection est aussi valable qu'un besoin de manger. Finalement c'est la manière la plus naturelle d'agir car c'est ce dont chaque maman a envie grâce à l'instinct maternel. Cela ne nuit pas du tout à l'autorité que nous aurons lorsqu'il sera plus grand. Répondre aux besoins de son bébé n'est pas incompatible avec la fermeté qui sera nécessaire quelques mois plus tard.

On peut ne pas pouvoir allaiter, ne pas pouvoir porter son enfant, utiliser des couches jetables, ou ne pas pouvoir dormir dans la même pièce,... ou bien ne pas vouloir, certaines de ces choses-là; finalement, tout cela a bien peu d'importance. Ce qui compte, c'est notre état d'esprit.
Vouloir répondre à notre enfant, et y répondre de la meilleure façon possible (donc la plus naturelle), c'est cela le maternage proximal.
Et après des mois et des mois d'hésitation et de questionnement, je peux dire maintenant que je me retrouve totalement dans ce principe, et que si le Seigneur me donne un deuxième enfant, je n'aurai plus d'hésitation quant à l'attitude à adopter face à ses besoins.

Le chemin de mes réflexions se poursuit aujourd'hui avec un intérêt de plus en plus grand pour l'alimentation (celle de mon bébé et la notre) à cause de son impact sur la santé. Je découvre à quel point, même pour moi qui suis portée sur ce qui est naturel (repas équilibrés,...), de mauvaises habitudes alimentaires sont ancrée alors que je ne le savais même pas. Je porte aussi de plus en plus d'intérêt à tout ce qui peut préserver la planète que Dieu a faite, dont je tire ma nourriture, et que je laisserai à mon enfant.
Je m'intéresse aussi aux médecines naturelles comme la phytothérapie (mais je fuis tout ce qui semble ésotérique ou inspiré par des religions païennes) car je découvre à quel point les plantes peuvent avantageusement remplacer les médicaments.
Finalement, tout cela me conduit à réaliser encore davantage à quel point Dieu a tout fait à merveille.
Est-ce cela, être marginale?

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