La femme vertueuse : une femme parfaite ?

    Lorsque je n'étais pas encore mariée, je pensais souvent au futur, aux défis de la vie de famille, à mon rôle d'épouse et de mère,... et je voulais ressembler le plus possible à la femme vertueuse.
J'avais tout un tas de principes que je voulais mettre en application. J'étais prête à me donner tout le mal qu'il faudrait pour avoir des enfants bien élevés, bien habillés, une maison toujours propre, cuisiner de bons petits plats, être souriante, être un bon témoignage pour mon voisinage et un bon exemple pour mes enfants, leur prodiguer une éducation aimante, être enthousiaste et mettre de la joie dans mon foyer, m'impliquer dans mon église, aimer les autres de façon pratique et être un soutien pour eux, ne pas me plaindre, être accueillante et hospitalière,... Bref, être parfaite quoi !

    On voit autour de nous des femmes qui correspondent à cette image qu'on se fait de la femme parfaite qu'on aimerait être. Elles sont toujours souriantes et bien habillées, ne se plaignaient jamais, ont une énergie phénoménale et donnent l'impression d'avoir plus de 24h dans leurs journées tellement elles abattent de travail, s'impliquent dans tout un tas d'activités mais ne négligent pas leurs enfants qui sont calmes et pendant le culte, et jouent sagement ensemble sans se disputer ensuite. Elles invitent très souvent du monde chez elles et leur maison est toujours impeccable (et le jardin aussi).

    Avant mon mariage, je me disais : je ne sais pas comment elles font, mais si elles y arrivent, il n'y a pas de raison que ça ne marche pas pour moi. Si je compte sur l'aide de Dieu, il me permettra certainement de leur ressembler.

    Puis a commencé la vraie vie avec ses luttes quotidiennes, le travail toute la semaine, les courses, le ménage, les lessives, les papiers, la cuisine, la vaisselle, les contrariétés, les factures, et tous les millions de détails à régler, le temps de repos qui avait nettement diminué, le poids des responsabilités, le regard des autres,... et le sentiment de ne jamais avoir fini.
Et même en faisant de mon mieux, et même en demandant l'aide de Dieu, impossible d'être aussi parfaite que tous les modèles qu'on voit autour de nous.
Puis ensuite, il y a eu l'arrivée des enfants, les nuits sans sommeil, et l'appartement s'est transformé en maison ce qui implique plus de ménage, d'entretien, et un jardin.

    Mais enfin comment font les autres pour y arriver ??!
Dans ces conditions, on peut facilement se croire plus nulle que les autres, pas à la hauteur, ou se dire qu'on ne compte pas assez sur l'aide de Dieu, qu'on manque de foi,...

    Et si c'était simplement ma vision des autres qui était faussée ?

    Récemment, en relisant le texte concernant la femme vertueuse, j'ai été surprise de remarquer qu'on y trouve une longue liste de tout ce qu'elle fait, mais que peu de choses sont dites des résultats qu'elle obtient.
On voit qu'elle travaille dur et qu'elle "ne mange pas le pain de paresse" (v.27). Mais on ne sait pas, par exemple, si la vigne qu'elle a planté donne du bon raisin ou si la nourriture qu'elle donne à sa maison est bonne. En fait, cela ne semble pas avoir tellement d'importance. Ce qui est important, c'est le mal qu'elle se donne.

    Ce qui fait d'elle une femme vertueuse, ce n'est donc pas le résultat, mais l'effort fourni. C'est en cela que nous sommes appelées à l'imiter. Et si nous ne réussissons pas parfaitement tout ce que nous faisons, cela ne signifie pas que nous ne sommes pas vertueuses. Nous pouvons être des femmes vertueuses sans être des femmes parfaites.

    Le monde actuel veut nous faire croire qu'une femme devrait tout mener de front. Le travail, la famille, la maison, les enfants,...
Mais la vérité, c'est qu'une femme NE PEUT PAS tout mener de front, et cela même si elle est au foyer (et d'autant plus si elle a choisi d'avoir beaucoup d'enfants, de les enseigner à la maison,...).

    Je pense souvent au verset d’Éphésiens 2.10 : "Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions."

    Avant, je me disais : " Voyons quelles bonnes œuvres Dieu a préparées pour moi. A-t-il prévu que je fasse de grandes choses ? Veut-il que je parte évangéliser un peuple non atteint ? Il faut que je prie pour lui demander de me montrer quelles bonnes œuvres il a prévues pour moi."

    Maintenant, je vois ce verset tout à fait différemment. Dans ma vie quotidienne, il y a des millions de bonnes œuvres que je peux pratiquer. Beaucoup plus même que ce que je suis capable d'accomplir. En fait j'ai l'embarras du choix et je dois établir des priorités et renoncer à certaines d'entre elles.
Si par exemple, je cherche à faire toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour m'investir dans l'église, je risque de négliger mes enfants. Si au contraire je ne me préoccupe que de mes enfants, je ne pourrai peut-être pas créer de liens avec mon voisinage. Si je passe tout mon temps à évangéliser autour de moi, je ferai vivre ma famille dans une maison sans dessus-dessous, et si je fais toutes ces choses, mon mari se sentira peut-être délaissé,...

    Superwoman n'existe pas. Celle qui mène tout de front, qui donne à toutes les bonnes œuvres la priorité numéro 1 n'existe pas. Il y a des jours où mes enfants auront la priorité, d'autres ou ce sera le ménage, d'autre encore ou ce sera autre chose. Quand je privilégierai mes enfants, mon ménage ne sera pas parfait. Quand je privilégierai l'hospitalité, mes enfants seront peut-être grognons parce que je ne me serai pas occupée d'eux...
Ce n'est pas facile de trouver un point d'équilibre entre toutes les bonnes œuvres que nous sommes appelées à pratiquer. Nous n'aurons peut-être pas la réussite dans tous les domaines. Mais chercher à plaire à Dieu dans notre travail quotidien, c'est cela être vertueuse.

    En revanche, continuer à vivre avec un idéal de femme parfaite, refuser de diminuer nos exigences envers nous-même au fur et à mesure que les responsabilités s'accumulent, c'est s'exposer à être malheureuse et insatisfaite.

    Nous n'avons pas besoin de regarder les autres femmes. Peut-être qu'assumer de ne pas être parfaite occasionnera des critiques, des remarques blessantes (Que tes enfants sont mal élevés ! Tu pourrais faire un effort sur ton ménage ! Tu n'es vraiment pas un bon témoignage autour de toi ! Tu pourrais t'investir davantage dans les activités de l'église ! Avec ce que tu leur donne à manger, tes enfants vont avoir des carences ! Tu as vu dans quel état est ton jardin ?! ... ).
On ne peut pas plaire à tout le monde, et des remarques blessantes, il y en aura de toute façon.
Ce qui compte, c'est de chercher à plaire à Dieu.
Dieu ne mesure pas notre vertu sur les critères de réussite visibles par les autres.



Joyeux Noël et Bonne année 2016 à vous toutes qui assumez d'être imparfaites mais qui cherchez jour après jour à être vertueuses aux yeux de Dieu !

Commentaires

  1. très inspirant...c'est vrai qu il ne faut pas se tromper de chemin et discerner ce que Dieu veut pour nous et non ce que la société veut pour nous !
    Et puis il y aussi différentes périodes dans nos vies de femme qui demandent que l'ont s’y consacrent pleinement.
    bon lundi à vous :)

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  2. tres interessant!!!
    je suis du meme avis car le resultat n'est pas forcement ce qui importe mais plutot de plaire a Dieu plutot qu'a un Homme
    merci pour ce commentaire

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  3. Merci beaucoup pour vos commentaires, Fabienne et Aurélie !
    C'est vrai qu'en fonction des périodes de notre vie, Dieu n'attend pas la même chose de nous.
    Qu'Il vous bénisse à chacune dans les activités de vos journées !!

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