L'éducation, quelle responsabilité!

Dans mes articles précédents, j'ai parlé de la fessée et de la sanction en général, pour dénoncer les principes de l'éducation non violente. Mais en toute rigueur, lorsque l'on veut parler d'éducation, ce n'est pas par là qu'il convient de commencer.
Car la sanction n'est qu'un des nombreux moyens d'éduquer (et malheureusement, on croit trop souvent que c'est le seul).



Que signifie éduquer? Cet article ne prétend pas faire le tour de la question. C'est un sujet très vaste, beaucoup de choses ont été écrites dessus et j'invite les intéressés à lire notamment les livres chrétiens que j'ai cités dans les articles précédents.

Voici donc seulement quelques pensées qui me viennent sur le sujet.
On prête à ce verbe 2 étymologies: "ex ducare" qui signifie "nourrir" ou "instruire" et "ex ducere" qui signifie "conduire hors" et que l'on peut 'interpréter de différentes façons.

Je crois que le mot "conduire" est important. Conduire, c'est donner une direction et c'est aussi accompagner une personne (être avec elle).
Pour éduquer un enfant, il faut donc être présent. Un enfant ne s'éduque pas tout seul, la télé ne peut pas éduquer un enfant à notre place (même si elle peut lui apprendre des choses), la rue non plus, ni même les camarades de classe, et il faut savoir où l'on va (avoir une vision du but que l'on veut atteindre, savoir où l'on veut emmener l'enfant).
Celui qui conduit a aussi un pouvoir de décision. C'est lui qui sait où l'on va.

Dans l'éducation, il y a une part d'instruction: on peut transmettre des savoirs et des savoir-faire (ou faire en sorte que l'enfant les découvre), mais aussi des valeurs personnelles (autonomie, initiative, débrouillardise, économie...) ou morales (esprit de service, respect,...) des manières de réfléchir (esprit critique,...) et d'agir (rigueur,...), de bonnes habitudes, et beaucoup d'autres choses encore.

L'éducation, c'est aussi accompagner un être en construction. De la même façon qu'un tuteur soutiendra une plante tant que sa tige n'est pas assez solide, l'éducation est un soutien pour l'enfant. Nous avons donc une responsabilité importante en ce qui concerne la construction de son être intérieur psychologique (estime de soi,...) et spirituel (foi,...).
Un tuteur sert aussi à empêcher un jeune arbre de pousser de travers. L'éducation aide aussi les enfants à "pousser" dans la bonne direction. Et lorsqu'ils s'en éloignent, il faut "corriger" la trajectoire. C'est ici qu'intervient la correction.
On ne peut corriger qu'après avoir instruit, qu'après avoir accompagné, qu'après avoir soutenu.

Si nous corrigeons un enfant avant de l'avoir réellement instruit sur ce qu'il faut pratiquer (et pas seulement le lui avoir dit et répété) nous ressemblons à un enseignant qui donnerait à un enfant un exercice sans avoir fait la leçon auparavant. L'enfant fait forcément des erreurs et la correction de l'exercice est nécessaire mais n'aide pas l'enfant à faire mieux la fois suivante. La leçon est indispensable.

"Pour oser éduquer il faut être sûr de ses valeurs et aimer le risque." (Marguerite Lena)

Quand je pense à tout ce qu'implique l'éducation, je me sens par moments écrasée par le poids de la responsabilité.

"Mais qui sommes-nous, nous qui nous mêlons "d'éduquer" ? Adultes imparfaits, carencés, tâtonnants, avec notre maturité toujours en construction, nous agissons envers un enfant ou un adolescent, lui imposons des interdits, exigeons certaines choses de lui, lui ouvrons ou lui fermons certaines portes ... au nom de quoi ?
Non seulement nous nous permettons, investis de notre rôle d'éducateurs, de prendre envers lui des décisions dont on ne peut connaître et mesurer la portée et les conséquences, ..."

http://petits-et-grands.over-blog.com/article-707941.html

Je trouve cela tellement difficile de faire des choix éducatifs. Je veux le meilleur pour mon enfant. Je sais que chacun de mes choix a un impact sur lui, mais je ne peux pas le mesurer maintenant. Et lorsque je pourrai voir le résultat, il sera trop tard pour me corriger. Et je sais que je ferai de mauvais choix, parce que je suis humaine et donc, imparfaite. Si tout dépendait de moi, ce serait donc perdu d'avance.

Mais je sais que Dieu peut combler ma mesure si je me confie en Lui. S'il m'a donné la responsabilité de cet enfant, c'est qu'il sait que je peux mener à bien cette tâche d'éducation avec son aide. Quand on y pense, Dieu a drôlement confiance en nous, pour nous confier une tâche de cette ampleur! Savoir cela doit nous aider à ne pas nous complaire dans un sentiment d'inaptitude. Par nos propres moyens nous ne pouvons rien, mais Dieu peut tout au travers de nous.

Lorsqu'Il a confié la direction du peuple d'Israël a Josué, après la mort de Moïse, Dieu lui a dit:
"Ne t'ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t'effraie point et ne t'épouvante point, car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras." Josué 1.9
Il y avait une seule condition pour que Dieu soit avec lui dans tout ce qu'il entreprendrait: "Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit; car c'est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c'est alors que tu réussiras." Josué 1.8

En tant que parents, nous sommes un peu dans une situation de responsabilité semblable à celle de Josué, et je crois que nous pouvons nous appliquer ces promesses si nous nous appuyons toujours sur la parole de Dieu, et la méditons jour et nuit pour agir selon tout ce qui y est écrit.

Ainsi, comme je le disais, si tout dépendait de nous, ce serait perdu d'avance, mais puisque le Seigneur lui-même nous promet d'être avec nous, tout est gagné d'avance.

Cela ne signifie pas qu'il suffise de prier pour nos enfant et de ne rien faire du tout.
J'aime ce dicton que l'on attribue à Ignace de Loyola: "Agis comme si tout dépendait de toi, mais n'oublie pas qu'en réalité, tout dépend de Dieu".
Nous confier en Dieu ne doit pas nous empêcher de prendre réellement les choses en main. Mais:
"Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire." Luc 17.10

Ma priorité, en matière d'éducation, c'est d'inculquer à mon enfant tout ce qui pourra préparer son coeur à être sensible à l'amour de Dieu afin qu'il devienne un disciple de Jésus-Christ. Rien d'autre n'a de véritable valeur à côté de ça. Le développement de ses capacités intellectuelles et de toutes les qualités qu'il pourra acquérir,... ces choses sont secondaires. L'éternité de mon enfant est bien plus importante, et s'il vit sa vie terrestre dans le plan de Dieu, je serai comblée.

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